samedi 18 juin 2011

On ne plaisante pas avec la République en 1886 !

C’est article est extrait de l’hebdomadaire La Discussion, « journal politique, littéraire et mondain » de novembre 1886

« Nous signalons à l’intelligence et au républicanisme large, sensé et libéral de nos édiles, un crime de lèse-république qui leur a, paraît-il, échappé et qu’il convient de réprimer au plus tôt dans l’intérêt même de la bonne marche des affaires.
Sur la place Sathonay, qu’on ferait mieux d’appeler place Jacquard*, au pied de ces deux escaliers qui conduisent au jardin dit des plantes, se trouvent deux lions qui servent de fontaines.
Or sur le socle de ces deux lions, armes parlantes de la ville, on peut lire – sans lunettes – la mention suivante qui a fait monter le rouge à notre front de républicain d’hier, et nous a paru une insulte sanglante aux sentiments démocratiques du peuple français en général et la population lyonnaise en particulier
« Fonderie Royale du Creusot 1823 »C’est un état de chose qui ne peut durer plus longtemps ; il est impossible de se promener un quart d’heure sans être arrêté par un de ces mots qui nous rappelle cette exécrable royauté qui durant quatorze siècle a causé la ruine et le malheur de la France : rue Royale, fonderie Royale etc…
Nous signalons ce fait à la municipalité et nous espérons qu’elle prendra des mesures pour que dorénavant les yeux des bons républicains et de la liberté des citoyens, ne soient plus blessés au vif par de semblables inscriptions.
Peut-être même sera-ce une occasion excellente pour activer l’épuration du personnel que l’on ne pousse pas assez activement à notre avis. »

*La statue de Jacquard ne sera sur la place de la Croix-Rousse qu’en 1901. Jusqu’à cette date elle était sur la place Sathonay. C’est celle du sergent Blandan qui lui a succédé.

Aucun commentaire: