jeudi 23 juin 2011

Vaucanson

Dans l’Echo de la Fabrique de 1841, l’héritier de l’Echo de la Fabrique des années 1831 à 1834, on trouve le 30 septembre cet hommage à Vaucanson où il n’est pas question d’un mouvement d’humeur des tisseurs à son égard.

Né rue des Clercs, à Grenoble, le 24 février 1709 d’une famille titrée, Vaucanson sentit, dès son enfance un goût prononcé pour la mécanique. Un jour, le jeune Vaucanson s’amusait à examiner à travers les fenêtres d’une cloison, une horloge placée dans la chambre voisine. A force d’observations, il en étudia le mouvement, en dessina la structure, et découvrit le jeu des pièces dont il ne voyait qu’une partie. Mais il ne pouvait se rendre un compte précis du moteur. Enfin, poursuivi par cette idée qui l’occupait sans cesse, il saisit d’un coup le mécanisme de l’échappement qu’il cherchait depuis plusieurs mois. Dès ce moment, toutes ses idées se tournèrent vers la mécanique ; il fit en bois et avec des instruments grossiers, une horloge qui marquait les heures assez exactement. Il composa pour une chapelle d’enfants de petits anges qui agitaient leurs ailes et des prêtres automates qui imitaient quelques fonctions ecclésiastiques. Le hasard l’ayant fixé à Lyon, il appris que l’on voulait construire une machine hydraulique pour donner de l’eau à la ville et en imagina une qu’il n’osa proposer par modestie ; mais arrivé quelques temps après à Paris, il vit, avec une joie difficile à exprimer que la machine de la Samaritaine était précisément celle qu’il avait imaginé à Lyon. Ayant remarqué combien il lui manquait de connaissance en anatomie en musique et en mécanique, il employa plusieurs années à étudier les sciences. Le Flûteur des Tuileries lui fit naître l’idée d’une statue qui jouerait dans les airs. Les reproche d’un oncle, qui traitait ce projet d’extravaguant, en suspendit l’exécution. Trois ans plus tard il reprit son travail ; il réussit au point que sans correction, sans tâtonnement, l’automate joua de la flûte. Aux premiers sons qu’elle rendit le domestique de Vaucanson qui se tenait caché dans l’appartement, tombe aux genoux de son maître qui lui paraît plus qu’un homme, et tous deux sombrassent en pleurant. A cette machine succéda bientôt un automate qui jouait du tambourin et du galoubet. Enfin l’on vit paraître de lui deux canards qui barbotaient, allaient chercher le grain, le saisissaient dans l’auge et l’avalaient ; ce qui n’était pas moins singulier, c’est que ce grain éprouvait dans leur estomac une espèce de trituration et passait dans les intestins, suivant ainsi tous les degrés de la digestion humaine. En 1740, Vaucanson refusa les offres du roi de Prusse qui l’appelait dans ses états et fut chargé de l’inspection des manufactures de soie. ; il perfectionna les moulins à organsin. Il fit encore, pour la représentation de Cléopâtre de Marmontel un aspic qui s’élançait en sifflant sur le sein de l’actrice, ce qui fit dire à un homme de lettres que l’on consultait sur le mérite de cette tragédie, qu’il était de l’avis de l’aspic. Vaucanson s’occupait en secret d’une idée qui souriait à Louis XV, c’était la construction d’un automate dans l’intérieur duquel devait s’opérer tout le mécanisme de la circulation du sang ; mais il en fut dégoûté par les lenteurs qu’éprouva l’exécution des ordres du roi. Après une longue suite de travaux important il mourut en 1782.

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